Contact Us / Contactez nous

         

123 Street Avenue, City Town, 99999

(123) 555-6789

email@address.com

 

You can set your address, phone number, email and site description in the settings tab.
Link to read me page with more information.

Pierre Blais & Anne Perrault

Découvrez l’histoire de Pierre Blais et Anne Perrault, un couple pionnier de la Nouvelle-France établi à l’Île-d’Orléans au XVIIe siècle. Lui, engagé originaire de l’Angoumois ; elle, Fille du roi venue de Paris. Ensemble, ils fondent une famille dont les descendants portent encore aujourd’hui le nom Blais à travers l’Amérique du Nord.

Click here for the English version

Pierre Blais & Anne Perrault

Une famille fondatrice à l’Île-d’Orléans

 

Localisation de Hanc en France (Mapcarta)

Pierre Blais, fils de Mathurin Blais et de Françoise Pénigaut, est né vers 1642 à Hanc, dans l’ancienne province de l’Angoumois, en France. Son acte de baptême n’a pas été retrouvé. Le nom de famille de Pierre apparaît sous différentes formes phonétiques : Blais, Blay, Blé, Blez, Blet, Blaise, etc.    

Situé à environ 95 kilomètres à l’est de la ville portuaire de La Rochelle, Hanc fait aujourd’hui partie de la commune rurale de Valdelaume, dans le département des Deux-Sèvres. La commune compte environ 800 habitants.

Carte postale de Hanc (Geneanet)


Arrivée et établissement en Nouvelle-France

Au début de la vingtaine, Pierre décide de quitter son pays natal pour tenter l’aventure de la Nouvelle-France. Il signe vraisemblablement un contrat d’engagement de trois ans, bien que le document n’ait pas été retrouvé. Au début d’avril 1664, il embarque à La Rochelle sur Le Noir de Hollande. Le navire transporte un équipage de 30 hommes, 51 recrues (50 hommes et une femme), 10 barils d’eau-de-vie, 400 petites haches et 6 brebis. Sur la liste des passagers, Pierre est inscrit comme « Pierre Ble » de « Cheboutonne ». [Chef-Boutonne se trouve à environ six kilomètres au sud-est de Hanc.]

Le 25 mai 1664, après une traversée de sept semaines, Pierre et ses compagnons de voyage arrivent à Québec.

Extrait de la liste des passagers du Noir de Hollande en 1664 (Archives départementales de la Charente-Maritime)

Le lendemain de l’arrivée du navire, le Conseil souverain ordonne que, sur les 50 hommes arrivés à bord du Noir de Hollande et les 250 autres attendus prochainement, les deux tiers soient répartis à Québec et sur les côtes environnantes, et l’autre tiers à Trois-Rivières, au Cap-de-la-Madeleine et à Montréal. 

Pierre figure au recensement de la Nouvelle-France en 1667, à l’Île-d’Orléans. Il est dénombré comme un homme célibataire de 25 ans.

Extrait du recensement de 1667 de la Nouvelle-France pour Pierre « Blaye » (Bibliothèque et Archives Canada)

En 1667, probablement à la fin de son contrat de travail, Pierre s’installe définitivement dans sa nouvelle patrie. Le 22 juin de cette année-là, il reçoit une concession de terre de François de Laval, « évêque de Pétrée, vicaire apostolique en la Nouvelle-France et seigneur de Beaupré et de l’Île-d’Orléans ». Située sur le passage du sud de l’Île-d’Orléans, dans la future paroisse de Saint-Jean, la terre mesure trois arpents de front, faisant face au fleuve Saint-Laurent.  

Pierre s’engage à « tenir feu et lieu » sur la terre dans un délai d’un an. Chaque jour de la Saint-Martin, il promet de verser 20 sols de rente par arpent de front à son seigneur, 12 deniers de cens, ainsi que trois chapons vifs (ou 30 sols chacun), au choix du seigneur. L’acte de concession est rédigé par le notaire Paul Vachon, à Québec. C’est sur cette terre que Pierre vivra jusqu’à la fin de ses jours.

Signature de Pierre sur la concession de 1667 (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)

 

Extrait de la concession de terre à Pierre Blais (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)

 

Anne Perrault, fille de Jean Perrault et de Jeanne Valta, est née le 17 novembre 1647 dans la paroisse de Saint-Sulpice à Paris, en France. Son nom apparaît sous diverses formes phonétiques dans les documents généalogiques. Elle signe « Perro ».

Gravure du XVIIe siècle de l’ancienne église de Saint-Sulpice par Mathys Schoevaerdts (Wikimedia Commons)

Détail du plan de Paris de Merian (1615), montrant une partie de la rive gauche de la Seine avec l’église Saint-Sulpice dans le coin supérieur droit (Wikimedia Commons)

Fille du roi, Anne émigre en Nouvelle-France en 1669, apportant une dot évaluée à 300 livres.


Mariage et enfants

Le 23 septembre 1669, le notaire Pierre Duquet de Lachesnaye rédige un contrat de mariage entre Pierre Blais et Anne Perrault. Le futur époux est âgé d’environ 27 ans, la future épouse de 21 ans. Le contrat suit les règles de la Coutume de Paris. Le douaire préfix est fixé à 300 livres. Anne apporte des biens d’une valeur équivalente, dont 150 livres intègrent la communauté, l’autre moitié demeurant sa propriété. Elle signe le contrat de mariage, tandis que Pierre, curieusement, déclare ne pas savoir signer. [Des signatures identiques apparaissent pourtant sur des actes notariés de 1667 et 1689.]

Signature d’Anne sur le contrat de 1669 (FamilySearch)

La Coutume de Paris régit la transmission des biens familiaux en Nouvelle-France. Qu’il y ait ou non un contrat de mariage, un couple est soumis à la « communauté de biens », c’est-à-dire que tous les biens acquis pendant le mariage font partie de la communauté. Au décès des parents, les biens de la communauté sont partagés à parts égales entre tous les enfants, qu’ils soient fils ou filles. Si l’un des conjoints décède, le conjoint survivant conserve la moitié des biens de la communauté, tandis que l’autre moitié est partagée entre les enfants. Au décès du conjoint survivant, sa part est également répartie à parts égales entre les enfants. Des inventaires étaient dressés après le décès afin de répertorier tous les biens de la communauté.

Pierre et Anne se marient le 12 octobre 1669 dans la paroisse de Sainte-Famille à l’Île-d’Orléans.

Mariage de Pierre et Anne en 1669 (Généalogie Québec)

Pierre et Anne ont au moins dix enfants :

  1. Martin (1670–avant 1681)

  2. Pierre (1672–1672)

  3. Pierre (1673–1733)

  4. Marie Anne Jeanne (1675–avant 1735)

  5. Antoine (1677–1734)

  6. Joseph (vers 1679–?)

  7. Jacques (1682–1759)

  8. [anonyme] (1684–1684)

  9. Jean Baptiste (1685–1752)

  10. Marguerite (1688–1765)

En 1681, Pierre et Anne figurent au recensement de la Nouvelle-France et résident à l’Île-d’Orléans avec quatre de leurs enfants. La famille possède un fusil, quatre bêtes à cornes et 15 arpents de terre « en valeur » (c’est-à-dire défrichée ou en culture).

Recensement de 1681 pour la famille « Belé » (Bibliothèque et Archives Canada)


Décès d’Anne Perrault

Anne Perrault meurt en couches à l’âge de 40 ans, le 29 juin 1688. Elle est inhumée le lendemain dans le cimetière paroissial de Saint-Jean, à l’Île-d’Orléans. [L’acte de sépulture indique par erreur qu’elle était âgée de 45 ans.]

Sépulture d’Anne Perrault en 1688 (Généalogie Québec)

Le 18 avril 1689, des amis et membres de la famille se réunissent afin d’élire un tuteur et un subrogé-tuteur pour les enfants mineurs de Pierre et Anne. Pierre est désigné tuteur de ses enfants, et son voisin Martin Poisson est nommé subrogé-tuteur. L’acte est rédigé par le notaire Paul Vachon.

Le même jour, le même notaire dresse l’inventaire de la communauté de biens de Pierre et Anne. Ce document de 12 pages énumère toutes leurs possessions, dont la terre familiale, la maison (évaluée à 400 livres), deux hangars et une étable. À l’intérieur de la maison, on trouve des ustensiles de cuisine, des outils, plusieurs coffres, des armoires, des vêtements, du linge, une vieille paire de raquettes et un lit de plumes. Dans le grenier se trouvent 26 minots de blé, 16 minots de farine, 5 minots de pois, ainsi que d’autres réserves alimentaires. Le cheptel comprend des bœufs, des veaux et des cochons. Le document mentionne également quelques dettes, ainsi que des documents légaux importants. [Il ne s’agit ici que d’un aperçu des biens recensés, l’écriture du notaire étant particulièrement difficile à déchiffrer.]

Se retrouvant veuf avec sept enfants à charge, Pierre cherche à se remarier rapidement. Le 1er juin 1689, le notaire François Genaple de Bellefonds rédige un contrat de mariage entre Pierre et Marie Élisabeth « Isabelle » Royer, à Québec. Pierre est âgé de 47 ans et sa fiancée de 19 ans. Le contrat suit les normes de la Coutume de Paris, et le douaire préfix est fixé à 300 livres. Les deux futurs époux déclarent ne pas savoir signer.

 

Veuvage et remariage

Dans l’environnement difficile de la Nouvelle-France, les mariages durant plus de vingt ans sont rares. Lorsqu’un conjoint décède, le survivant se remarie souvent rapidement. La plupart des familles sont nombreuses, et élever seul plusieurs enfants représente un défi important. Les veuves rencontrent plus de difficultés que les veufs à trouver un nouveau mari, car elles ont souvent plusieurs enfants et peu de ressources. Leur jeunesse accroît toutefois leurs chances de se remarier. En moyenne, les veuves se remarient dans un délai de trois ans, tandis que les veufs retrouvent une épouse en moins de deux ans. Dans les premières décennies de la colonie, avant 1680, environ la moitié des veufs et des veuves se remarient dans l’année suivant le décès de leur conjoint.

Pierre et Élisabeth célèbrent leur mariage quatre jours plus tard, le 5 juin, dans la paroisse de Saint-Jean, à l’Île-d’Orléans. Le beau-père d’Élisabeth, Robert Tourneroche, assiste à la cérémonie, de même que le sieur Tibierge [prénom inconnu], Julien Dumont, Nicolas Odet [Audet], Martin Poisson et Pierre Feuilleteau.

 

Mariage de Pierre Blais et Élisabeth Royer en 1689 (Généalogie Québec)

 

Le couple s’installe sur la terre de Pierre, dans la paroisse de Saint-Jean. Ensemble, Pierre et Élisabeth ont cinq enfants : François, Alexis, Marie Anne, Louis et Gabriel.

Cette même année, en 1689, l’ingénieur et cartographe Robert de Villeneuve dresse une carte détaillée de l’Île-d’Orléans. Les terres de Pierre y sont identifiées par les numéros 29 et 30.

Carte de l’Île-d’Orléans en 1689 (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)


Décès de Pierre Blais

Pierre Blais décède de « mort subite » vers l’âge de 58 ans, le 16 février 1700. Il est inhumé deux jours plus tard dans le cimetière paroissial de Saint-Jean, à l’Île-d’Orléans.

Sépulture de Pierre Blais en 1700 (Généalogie Québec)


Héritage Blais

Pierre Blais est l’ancêtre de la majorité des porteurs du nom Blais en Amérique du Nord. En 2000, une plaque commémorative est installée sur sa terre à l’Île-d’Orléans par l’Association des Blais d’Amérique, en hommage à ce pionnier. Elle se trouve au 4442, chemin Royal, dans le village de Saint-Jean, à l’Île-d’Orléans.

Plaque commémorative (Christian Lemire 2005, © Ministère de la Culture et des Communications)

Le patrimoine Blais en Amérique du Nord

Ensemble, Pierre Blais et Anne Perrault incarnent la résilience et l’ambition qui caractérisent les premiers colons de la Nouvelle-France. Il arrive comme jeune engagé issu de la France rurale ; elle traverse l’Atlantique comme Fille du roi, portée par l’espoir d’une nouvelle vie. À l’Île-d’Orléans, ils défrichent une terre, élèvent une famille nombreuse et posent les fondations d’une lignée appelée à traverser les siècles et les frontières. Leur histoire est celle de l’adaptation, de la survie et d’une persévérance discrète — un témoignage durable des familles qui forgent les débuts du Canada français.

Avec le temps, le nom Blais évolue au rythme des générations. Au Canada, on retrouve plusieurs variantes orthographiques, telles que Blai, Blaie, Blait, Blay, Blaye, Blays, Blè, Bled et Blèe, qui reflètent les transformations de la langue, les habitudes de transcription et les différences régionales. Aux États-Unis, le nom est souvent anglicisé sous la forme Blair. Ces variations racontent l’histoire d’une migration, d’une intégration, et d’une présence toujours vivante en Amérique du Nord.

 
 


Vous appréciez nos articles et nos ressources ? Soutenez-nous en effectuant un don ! Chaque contribution, aussi modeste soit-elle, nous aide à payer l'hébergement de notre site web et nous permet de produire plus de contenu dédié à la généalogie et à l'histoire du Canada français. Nous vous remercions !

 
Je donne !
 

Bibliographie :